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crise

20 mars 2009

Une mobilisation plus importante que le 29 janvier

Pour les syndicats, la manifestation du jeudi 19 mars est une mobilisation "réussie", plus importante en tout cas que celle du 19 janvier. Destinée à arracher de nouvelles mesures au gouvernement en faveur des salariés, elle a fait descendre dans la rue entre 1,2 million de manifestants (selon la police) et 3 millions de personnes (selon les organisateurs) contre 1 à 2 millions en janvier. Face à cette ampleur, les syndicats ont demandé au gouvernement "des réponses".


   

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       La carte de la mobilisation du 19 mars.     

   

            

            Carte des manifestations             Entre 1,2 et 3 millions de manifestants dans toute la France          

                                                             

            Portfolio             Les dirigeants syndicaux : "On continue"          

                            

            Portfolio             Légers heurts place de la Nation à Paris          

                            

            Vidéo             Colères de cadres dans le cortège parisien          

                            

            Minute par minute             La journée de mobilisation du 19 mars          

                            

            Infographie             Les différentes méthodes de comptage pendant les manifestations          

                           

Mais le premier ministre François Fillon a réaffirmé, lors d'une intervention jeudi au journal de 20 heures de TF1, que son gouvernement n'envisageait "aucun nouveau plan de relance". Selon M. Fillon, il faut "attendre" que le premier plan de relance annoncé en décembre, d'un montant de 26 milliards d'euros, "produise ses effets". L'augmentation du smic, par exemple, n'est "pas la priorité dans une crise aussi grave", a-t-il jugé. "La priorité c'est la mobilisation pour l'emploi, c'est de sauver les emplois", a maintenu le premier ministre, estimant que "la mobilisation ne résoudra pas les problèmes de la crise mondiale".

Seule véritable annonce faite par François Fillon : la mise en place d'un comité de suivi qui se réunira chaque mois "pour vérifier que les mesures prises sont appliquées" et "efficaces". "Le cas échéant, s'il faut adapter ces mesures, on les adaptera", a-t-il fait valoir.

"SI ÇA CONTINUE COMME  ÇA, LES CORTÈGES S'ALLONGERONT"

L'affluence a été très forte quasiment partout en France, dans les grandes villes comme Paris, Marseille ou Bordeaux mais aussi dans des villes moyennes comme Rennes ou Le Havre (voir la carte des manifestations ville par ville). Le cortège parisien a rassemblé entre 85 000 personnes selon la police, et 350 000 personnes selon la CGT. Agents hospitaliers, cheminots, salariés du privés, retraités, chômeurs : les cortèges étaient composés, comme le 29 janvier, d'un large éventail de catégories sociales. Les manifestants étaient plus nombreux à battre le pavé malgré un taux de grévistes moins important qu'en janvier. Selon le ministère de la fonction publique, 21,1 % des fonctionnaires ont fait grève jeudi contre environ 25 % le 29 janvier. Symbole de la colère, un millier d'employés de l'usine de pneus Continental de Clairoix (Oise), dont la fermeture est annoncée, sont allés gonfler les rangs des manifestants à Compiègne.

Les dirigeants syndicaux ont jugé, à l'instar de François Chérèque (CFDT), que le "silence complet" du gouvernement et du patronat ne devait pas être la réponse, au risque d'aggraver la crise sociale. "Qu'est-ce qui fait qu'en période de crise (...) les salariés descendent dans la rue, relèvent la tête ? C'est qu'ils ont un profond sentiment d'injustice sociale", a estimé de son côté Jean-Claude Mailly de FO. "Si ça continue comme  ça, les cortèges s'allongeront", a ajouté le patron de la CFE-CGC, Bernard van Craeynest. Les huit centrales syndicales qui avaient à appeler à la mobilisation doivent se retrouver, vendredi, pour décider de la suite du mouvement. Aucun n'exclut la poursuite du mouvement. (Ecouter le portfolio sonore "On continue tant que le gouvernement ne fera pas un geste").

L'opposition, quant à elle, était également dans la rue (Voir le portfolio L'opposition mobilisée mais éparpillée). "Il est important que le gouvernement change sa politique économique, sociale et fiscale", a ainsi affirmé le maire de Paris, Bertrand Delanoë.  Pour Daniel Cohn-Bendit (Europe-Ecologie),  Nicolas Sarkozy doit "symboliquement retirer le bouclier fiscal, la législation sur les heures supplémentaires". Refus du côté de Matignon : sur TF1, le premier ministre a de nouveau une fin de non-recevoir à cette demande. Les députés PS ont fait savoir qu'ils défendraient, fin avril, une proposition de loi visant à supprimer le bouclier fiscal et à mettre fin au système des bonus et des parachutes dorés pour les dirigeants de banques.

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